Reine Bombo-Allara est née en République Démocratique du Congo en 1987. Âgée de 37 ans et figure montante de la politique municipale à Longueuil, son implication communautaire a débuté en 2018.

Du Congo au boulevard Desormeaux


Pour apprendre à connaitre Reine Bombo-Allara, il faut d’abord s’intéresser à ses racines.


Sa mère est issue de l’union entre un homme Italien-Congolais et une femme Portugaise-Congolaise. Ainsi, elle a toujours eu le teint très pâle. Au Congo, où elle est née et a grandi, cette particularité a rapidement fait d’elle une cible. Perçue comme « différente », elle subissait un certain racisme: tantôt jugée trop claire pour être avec les Noirs, tantôt trop noire pour être avec les Blancs. Trouver sa place n’était pas chose facile. Pour plusieurs raisons, elle décida de quitter le pays avec ses deux filles en 1988 pour refaire sa vie au Canada.


Alors âgée de 15 mois, Reine foula le sol canadien et élut domicile sur le fameux Boulevard Desormeaux de Longueuil, qui fut un jour connu comme le quartier le plus pauvre du Canada.


Pour ce qui est du Congo, elle n’allait y retourner que 36 ans plus tard… En effet, elle avait des blessures à panser et un cheminement à faire en vue de se sentir prête à retourner à la maison.

Une mère: un phare


Lorsqu’elle parle de sa mère, Reine a les yeux qui brillent et ne s’en cache pas. Elle est en admiration vis-à-vis de la femme qui l’a élevée. Après un long parcours entrepreneurial, sa mère conçoit aujourd’hui des vêtements adaptés pour les personnes en perte d’autonomie. Profondément bienveillante, elle œuvre à redonner à son prochain et est aimée de tous ceux et celles qu’elle côtoie. Autant dire que la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre…


Un héritage que Reine tire de sa mère est sa façon de s’entretenir avec les gens. Un jour de son enfance, alors qu’elle marchait au parc avec sa mère et sa sœur, Reine était restée marquée par l’aisance de sa maman à s’exprimer et à tenir une conversation avec un inconnu croisé pendant la balade. En grandissant, ce souvenir d’apparence banale avait fait naître en elle l’association suivante : « Le jour où j’y arriverai à mon tour, je serai devenue une adulte. »


On comprend donc que le principal impact de sa mère dans son engagement citoyen et politique fut d’abord et avant tout de parvenir à trouver les mots qui résonnent dans le cœur des gens… Et dont les échos se font porteur de sens pour tous ceux qui veulent bien les entendre. 

« Peu de gens peuvent se vanter d’exploiter leur passion. De se lever le matin et d’être pressé de retrouver leur projet de vie. »

(Reine Bombo-Allara)

Sentiment d'imposteur


Ayant immigré très jeune au Québec, sa double appartenance culturelle a façonné sa manière de voir le monde et de faire de la politique. Alors qu’elle fréquentait l’école primaire Lionel Groulx, tout prêt du Boulevard Desormeaux à Longueuil, les personnes noires étaient grandement minoritaires. Les enfants posaient des questions, ne comprenaient pas… Cette façon de vivre a suscité un sentiment d’imposteur chez elle, et ce, dès un très jeune âge. 

Do I belong?



Ce fut pour elle un questionnement récurrent en grandissant, une bataille du quotidien… Et puis, d’un ton confiant, assise devant moi, elle répond aujourd’hui « Ben oui! I belong! Pourquoi moi, moins qu’un autre? » Cependant, elle affirme comprendre la petite fille assise dans une classe qui se questionne au sujet de son identité et de sa place au sein du groupe. Alors pour Reine, l’inclusion a toujours été primordial.


D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours eu un grand sens de la justice, un besoin profond de défendre les autres. À l’école, elle ne restait jamais les bras croisés devant l’intimidation.


Sans hésiter, elle allait à la rencontre de celui ou celle qui subissait la solitude imposée, tout en l’intégrant dans son cercle. C’était sa façon bien à elle de protéger, de créer un filet de sécurité autour de celui ou celle se trouvant en marge de la vie sociale. Pour elle, personne ne méritait d’être mis à l’écart. Très jeune déjà, elle comprenait que l’union faisait la force et elle en faisait une mission personnelle.


Fast forward en 2025, que cela soit dans sa vie personnelle ou professionnelle, l’inclusion est toujours au cœur de ses préoccupations et il est naturel chez elle de vérifier ses angles morts afin que tout le monde soit bien pris en compte.

« Se faire entendre, c’est être au cœur du dialogue, pas à ses marges. »

(Reine Bombo-Allara)

L'ironie du sort


Pour avoir une voix au chapitre, Reine Bombo-Allara débute donc son implication communautaire en 2018, lorsqu’elle siège au conseil d’établissement de l’école secondaire de son fils. Elle en obtient ensuite la présidence.


En 2018, le candidat de la circonscription de Chambly l’invite à assister à la présentation de son livre. Lors de l’événement, il en profite pour exprimer ses positions politiques en affirmant qu’en étant élu, son mandat premier consisterait à abolir les commissaires scolaires du système d’éducation québécois.


Une fois ces deux petits mots prononcés, Reine n’entend plus rien. Elle sait désormais ce qu’elle deviendra à tout prix. Quelle ironie!

Commissaire scolaire


À peine rentrée de sa soirée, elle se précipite sur Internet afin d’en savoir plus sur le mandat d’un commissaire scolaire. Elle découvre alors qu’en tant que représentante au comité de parents, elle peut aspirer à ce titre.


C’est donc par le plus grand des hasards que son cheminement l’a conduit aux élections de commissaires-parents… Et coup de théâtre! ELLE A OBTENU LE MANDAT!


Ce fut deux belles années de travail et d’apprentissages qui se sont terminées abruptement en 2020 car M. Roberge avait tenu sa promesse d’abolir les Commissions Scolaires, les convertissant en Centres de Services Scolaires. 

Un grand vide


Pandémie, perte d’emploi… Reine contacte individuellement plusieurs députés pour leur signifier son intérêt à mettre ses compétences humaines et politiques à profit. Elle réalise même une vidéo pour vendre sa candidature mais celle-ci n’obtient pas les retours escomptés.


« Je ne crois pas au concept de l’échec. On passe au travers la vie de façon tellement éphémère ! Il faut oser demander; un refus ne signifie qu’une chose: Ce n’est soit pas la bonne porte, soit pas le bon moment. »


Pour Reine, le statut quo n’est pas une option; Il faut rester en mouvement. Ainsi, lorsqu’elle apprend que Catherine Fournier compte se présenter aux prochaines élections municipales, les papillons reviennent tout d’un coup! 

« Je ne crois pas au concept de l’échec."

(Reine Bombo-Allara)

Elle pense alors à celui qui occupe la figure de père dans sa vie. Celui-ci lui a toujours répété qu’il faut avoir le courage de poser ses questions. Le pire qui peut arriver est un refus… Et cela n’a jamais tué personne.


C’est pourquoi Reine décide de prendre son courage à deux mains et contacte l’égérie de la « vague magenta ». Trois jours plus tard, une rencontre s’organise entre les deux femmes et... The rest is history.


Ainsi, Reine devient candidate dans son district d’appartenance, soit Georges-Dor, et gagne ses élections avec Catherine Fournier qui obtient HAUT LA MAIN le titre de mairesse de la ville de Longueuil. Pour y arriver, Reine se souvient avoir travaillé comme si sa vie en dépendait. Elle concentre tous ses efforts dans le porte-à-porte.


Du jour au lendemain, elle devient conseillère municipale et première femme noire à présider le conseil de ville.


L’ascension fut très rapide.

Non à la diversité de façade!



De par sa position au sein de la municipalité, Reine est désormais en mesure de faire le point sur les barrières susceptibles de freiner l’accès des personnes issues des minorités visibles aux sphères décisionnelles. À ce sujet, elle constate une amélioration mais persiste à dire que la représentativité demeure importante, voire essentielle.


"Plus on est inclusif, plus on récolte les fruits de la diversité et plus on inspire de nouveaux candidats à s’engager.

C’est là le genre de cercle valeureux qui pousse les sociétés multiculturelles à aller de l'avant."


Selon Reine, on a besoin d’élus qui comprennent, comme la mairesse de Longueuil, le sens d’une véritable inclusivité. La diversité de façade n’a pas sa place en politique, ni dans aucune institution, et l’inclusion ne se limite pas à un quota à atteindre pour satisfaire à des exigences. 


Comment y remédier?


S’assurer que les candidats issus de la diversité aient les moyens, les ressources et l’espace public pour faire entendre leur voix et mener à bien leur travail. 

Par ailleurs, les priorités sociales et économiques urgentes pour Longueuil sont, selon Mme Bombo-Allara, l’itinérance, l’accès à l’habitation, le coût élevé de l’entretien de nos infrastructures et la sécurisation aux abords des écoles.


Le prix des logements ayant incroyablement augmenté depuis la pandémie, cela a, entre autres, eu un effet sur les citoyennes et les citoyens les plus vulnérables. Certaines personnes ne sont tout simplement plus en mesure d’assumer le prix de leur logement actuel.  Les seuls épargnés sont ceux et celles qui bénéficient des prix du logement avant l'inflation, et certains doivent s’y accrocher malgré l’état parfois insalubre des lieux… Une situation que les élus de Longueuil tentent de résoudre. 

« Il faut que la politique soit accessible aux jeunes. »

(Reine Bombo-Allara)
Selon Reine, le travail doit être fait avant 18 ans si l’on veut que les jeunes se sentent compétents d’exercer leur droit de vote.

La démocratie en dépend. 




------------------------



Dans ma lentille


Lorsque je photographie Reine, je m'assure de faire ressortir la femme derrière l'élue. Pour quelqu'un qui œuvre dans la sphère publique jour après jour, la détente et le laisser-aller peut mettre plus de temps à s'installer. Or, avec Reine, je constate rapidement ce plaisir qu'elle a d'explorer mes propositions et de lâcher prise en ma compagnie, le temps d'une séance.


Je dis souvent que le lien qui unit un(e) photographe et son sujet défie les limites du temps. La confiance se noue si rapidement que bien souvent, une amitié se tisse avant même la séance écoulée!

Le mot de la fin.


Lorsqu’elle pense aux personnes qui l’ont le plus marquée depuis son entrée en politique, Reine pense aux sénatrices Marie-Françoise Mégie et Amina Gerba, qui sont devenues pour elle des mentores depuis leur rencontre respective en 2019 et 2022. Ces femmes ont su la guider dans son parcours politique et inspirer l’élue qu’elle est aujourd’hui.



Comme quoi certaines rencontres peuvent parfois tout changer…

Pour en connaître plus sur Reine Bombo-Allara ainsi que sur les orientations et actions du parti Coalition Longueuil​​ auquel elle œuvre sous la chefferie de Catherine Fournier, mairesse de Longueuil, c’est par ici :


Vous pouvez également la suivre via ses réseaux sociaux et voir l'évolution de sa campagne électorale en vous abonnant aux liens suivants:


INSTAGRAM


FACEBOOK